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الأحد، 4 ديسمبر 2011

Quelle est la différence entre un berbère et un amazigh au Maroc? Fatima Tabaamrant et Aziz Akhenouche un duo qui dit tout



Fatima Tabaamrant une chanteuse Berbère ou Amazighe –tout dépend sous quel angle on voit les choses- fait la campagne électorale pour un autre berbère, grand homme d’affaire et ministre, Mr Aziz Akhenouche qui de son côté fait la campagne électorale pour un des ministres du gouvernement marocain, Mr Mezouar, le potentiel futur premier ministre. Ce dernier a été probablement choisi car il a toujours dit oui au bureau de conseil international McKinsey qui a aussi, à son tour, utilisé l’alliance avec les Fassis pour pouvoir avoir toutes les parts de marché au Maroc sans avoir besoin des tracasseries de la compétitivité du métier ! Le bureau de conseil qui est derrière presque tous les projets d’état dans l’agriculture, l’énergie, l’industrie et même l’enseignement. Mais au sujet de l’enseignement son rapport ne fait pas du tout référence à l’arabisation comme un des piliers d’échec de l’enseignement, la preuve est que l’enseignement arabisé est aujourd’hui réservé aux pauvres.

Revenons à nos Berbères.
Tabaamrant est connue dans le Sous (sud du Maroc) comme l’une des grandes figures de la chanson amazighe engagée. Dans ses shows elle peut regrouper minimum 10 000 spectateurs. Elle est aussi l’une des rares artistes qui ont pris l’initiative, il y a dix ans, de chanter l’amazighité dans ses albums. Elle a été même nommée au conseil d’administration de l’institut royal de la culture amazigh, ce qu’ont contesté plusieurs militants amazighs. Mais si on sait qu’une figure artistique marocaine d’un calibre bien moindre que Tabaamrant est nommée ministre de la culture dans le gouvernement d’Abbas El fassi on pourrait se demander pourquoi Tabaamrant a accepté d’être uniquement à la cinquième place de la liste électorale du parti des indépendants Alahrar.

Quant à l’autre berbère Mr Akhnouche, il n’a jamais manifesté son désir d’être Amazigh, sa « berbéritude » ou Al Barbariyya comme l’appelle ses oncles Fassis lui suffit amplement. Les Berbères et parfois les Amazighs même il en aura besoin une fois tous les quatre ans uniquement à chaque période électorale comme celle-ci. Cette fois il a choisi Tabaamrant qui a même eu l’audace de dire (voir la vidéo) que c’est grâce à lui qu’il a suffisamment plu lorsqu’il a été ministre de l’agriculture, après plusieurs décennies de sécheresse! Aujourd’hui d’ailleurs c’est un autre berbère Mhand Lanser du parti Alharaka qui détient le ministère de l’agriculture. Mais alors pourquoi Allah ne lui a pas donné pas de pluie durant son mandat ? On ne sait pas, probablement qu’il favorise les Indépendants.

Pour éviter tout amalgame, il faut préciser tout d’abord que le nom « indépendants » peut aussi vouloir dire indépendants du peuple et non pas du pouvoir marocain ! La preuve est que le président du parti des « indépendants », Mr Mezouar, a fait un coup d’état d’une façon spectaculaire contre son président du parti en organisant le congrès du parti à Marrakech sans la présence même ni du président ni d’une partie du conseil du parti. A cela s’ajoute le fait que, le même jour, le roi du Maroc, Mohamed VI, l’a félicité une fois élu à l’assemblée sans que cette façon de faire soit la coutume et sans prendre compte au moins du jugement de la presse et d’éventuelles poursuites judiciaires de la part de l’ex président.

Même pas trois ans plus tard et à quelques jours avant les élections du 25 Novembre 2011, le même auteur du coup d’état a été élu président d’une alliance de huit partis politiques qui porte le nom de G8. Ajoutant à ça le fait qu’au Maroc c’est la division et non pas l’union qui est le fondement de la culture politique marocaine! Ce qui laisse entendre que lorsque cette nouvelle personne fait l’union dans un pays où la division est la loi c’est qu’elle sera probablement le futur premier ministre?
Regrouper les partis en pôles est bien la raison pour laquelle le palais a envoyé son ami El Himma pour fonder un parti absorbeur de partis politiques que la monarchie marocaine, elle-même, avait crée lorsqu’elle en avait besoin ! Pour sa survie.

D’ailleurs, aujourd’hui, les marocains se trouvent devant 30 partis politiques repartis uniquement entre deux tendances idéologiques : tendance « arabo-islamique » ou « tendance arabo-islamiste ». On laisse le lecteur chercher la différence ! Sur le plan macro, ils devraient en réalité se fusionner en deux partis uniquement; Et sur le plan micro en un seul parti puisqu’ils n’ont pas de différence de choix idéologiques. Ce n’est que l’arrivisme et le Makhzen qui les a divisés.

Un seul parti, le parti démocratique amazigh marocain PDAM, qui avait tenté de sortir du combiné arabiste-islamiste ou islamique a été dissous par les autorités marocaines 48 mois après sa création –au lieu de 24 mois comme le stipule la loi- sous prétexte de violation de la loi sur les partis politiques qui interdise des partis politiques sur des bases : religieuses, ethniques, régionales ou linguistiques. Chose qui n’a pas été faite contre les 30 autres partis qui la violent tous ensembles.
Pour ne pas être taxé de mauvaise langue; certains peuvent aller dans les détails pour dire que cette de restriction est un pacte entre les partis et non pas une loi. La réponse est :

Lorsque cette loi a été interprétée comme un pacte entre les partis politiques -comme le pacte contre la fraude électorale qui n’a jamais été respecté- pourquoi le pouvoir a porté plainte contre le parti PDAM en utilisant cette voie?
Lorsque cette loi est devenue constitutionnelle le 1er juillet 2011, pourquoi le Makhzen sept mois après –à l’écriture de cet article- n’a pas utilisé cette loi pour interdire ces 30 partis?

La réponse c’est que le Makhzen s’appuie encore sur des exemples comme Mr Aziz Akhenouche et Fatima Tabaamrant. Autrement dit dans la sociologie –car ce n’est pas le premier et le dernier peuple qui subit ce sort- le phénomène du syndrome du colonisé dont Fatima Tabaamrant et Aziz Akhenouche sont les meilleurs exemples.

Fatima, n’est qu’une chanteuse qui a fait beaucoup d’effort pour comprendre la complexité de la politique arabo-islamique au Maroc et a eu le courage de défendre très haut dans ses albums l’amazighité c’est déjà trop demandé.
Quand à Aziz, c’est un instruit et aussi un grand homme d’affaires il n’est certainement pas dans le besoin ni dans la naïveté d’être tombé dans le syndrome du colonisé !
Mais lorsqu’on voit un grand ministre comme Akhennouche du parti des indépendants qui ne cache pas son alliance avec le vrai centre du pouvoir Fouad Ali El Himma l’ami du roi du parti PAM membre du G8, se mettre à côté de Taabaamrant pour lui faire avec elle la campagne électorale on comprend que :

• Mme Tabaamrant va drainer beaucoup de voix puisque même les grands l’utilisent pour faire leur campagne électorale alors qu’elle est la cinquième de la liste électorale ce qui veut dire très peu de chance pour elle d’être élue. Par analogie, Fouad Ali El Himma a mis son homologue Fatiha Al Iyyadi en tête de liste dans une liste de trois personnes et non pas la cinquième dans une liste sans pour autant être à la hauteur de la popularité de Tabaamrant. Selon l’interview de Fatiha Al Iyyadi à la radio Kifache.info elle déclare que ce sont les 500 personnes qui lui ont présenté leurs condoléances aux funérailles de son père à Benguerir qui ont poussé El Himma à la choisir deuxième après lui en 2007 et comme tête de liste sans lui en 2011. Quelle devrait être la place de Tabaamrant qui peut regrouper au minimum 10000 personnes n’importe où au Maroc et non pas uniquement dans sa ville natale ?

• Mr Akhennouche –de mère arabe Fassi et de père berbère- sait bien tirer les ficèles, son demi caractère berbère l’a poussé à choisir les bons alliés, des alliés redoutables même en dehors du parti dont Fatima Tabaamrant. Mais est-il aussi intelligent ? La réponse est probablement non. N’a-t-il pas été choisi lui-même comme Tabaamrant ?
Au fond Mr Akhenouche et Taabaamrant représentent le meilleur duo d’un berbère instruit et d’une berbère éveillée qui peuvent donner -ensemble - la meilleure définition d’un berbère tout court. Pour mieux comprendre, voir cette vidéo de la campagne électorale à la ville de Tafrouate dans le pays natal du père d’Akhenouche:



Auteur: AmazighWorld 

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